lundi 19 mai 2008

ENSEIGNEMENT / INSTRUADO





J'enseigne encore jusqu'au 6 juillet. J'y trouve une immense joie. Le contact avec mes adolescents de 15 ans est très gratifiant. Ils posent des questions, veulent tout savoir, veulent savoir pourquoi on fait cela maintenant et pas autre chose, critiquent, provoquent, protestent, bavardent, dorment, chiquent et font encore peut-être d'autres choses que je n'ai pas vues... Mais je les adore. Je me sens comme un arbre où vingt petits chats viennent faire leurs griffes; l'arbre donne de la résistance mais on n'a jamais vu un arbre qui se fait du souci ou qui prend les choses personnellement!! Donc je suis sereine, même si la leçon ressemble parfois à du rodéo. Il faut capter ce qui se passe, réagir, répondre, expliquer, justifier, garder le cap, donner sa leçon, atteindre le but prévu, laisser venir des débats après avoir jugé de leur importance. Tout cela en quelques secondes... Le prof transpire comme un tennisman...
Cette année est particulièrement agréable car je ne me soucie plus de développement scolaire, de perfectionnement, de suivi. Je jouis juste du moment présent.
J'ai dit un jour à mes élèves: "Quand je vais vous quitter en juillet, ..." et Alexandre (sur la photo ci-dessus) a dit ce que j'allais dire: "Vous allez pleurer!" Commentaire touchant!
Selon Albert Jacquard, dans "Mon Utopie": "Un cours est une rencontre. (...) J'ai découvert que la métaphore la plus proche de la vérité assimile faire un cours et faire l'amour. Exaltant et épuisant."

Mi ankoraù instruas ghis la sesa de julio. Mi trovas tie gigantan ghojon. La kontakto kun miaj adoleskoj estas tre pozitiva. Ili starigas demandojn, volas chion scii, volas scii, kial ni faras tion nun kaj ne alian aferon, kritikas, provokas, protestas, paroladas, dormas, machas kaj faras eble ankoraù aliajn aferojn, kiujn mi ech ne vidis... Sed mi amegas ilin. Mi sentas min kiel arbon, kie dudek katidoj tiras siajn krifojn; la arbo rezistas, sed oni neniam vidis, ke arbo havis zorgojn pro tio aù ech sentis persone la atakojn!!! Pro tio mi estas serena, ech se la leciono similas foje al rodeo. Necesas kapti tion, kio okazas, reagi, respondi, klarigi, pravigi, gardi la direkton, doni la lecionon, atingi la antaùviditan celon, akcepti la debatojn post jugho pri ilia graveco. Tio en kelkaj sekundoj... La instruanto shvitas kiel tenisludanto...
Tiu chi jaro estas aparte agrabla, char mi ne plu okupighas pri lerneja disvolvigho, plilertigho, daùra laboro. Mi ghuas la nunon.
Iun tagon mi diris al miaj lernantoj: "Kiam mi forlasos vin en julio, ..." kaj Alexandre (sur supra foto) diris tion, kion mi jhus volis diri: "Vi ploros!" Kortusha komento!
Laù Albert Jacquard en "Utopio": "Kurso estas renkontigho. (...) Mi malkovris, ke la metaforo plej proksima je vereco kunmetas doni kurson kun seksumadi. Ekzaltiga kaj laciga."

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