mercredi 22 octobre 2008
VOYAGER OU SEJOURNER
VOYAGER OU SEJOURNER
Quand on voyage, on passe. Souvent, on doit se reposer de son année de travail. On pense à avant, on pense à après. On photographie. On va vite, on reste souvent superficiel. On doit prendre garde aux horaires des trains, des bus, des avions. On est souvent pressé. On veut voir encore ceci ou cela. Souvent, on ne parle pas la langue du lieu, donc on n’a que très peu de contacts avec les indigènes.
Mais, pour bien voyager, il faut respecter ses habitudes. On doit rester en contact avec son corps : ne pas manger n’importe quoi, surveiller sa digestion, son hygiène, avoir un bon sommeil. Prendre ses médicaments régulièrement.
Quand on séjourne, on prend racine. On prend ses marques. On ne pense pas au retour. On est là. On vit là. On est à la maison. J’ai demandé à Mikaelo à Seoul si je pouvais dire que, chez lui, c’était chez moi. Il a dit oui. On fait ses achats. A Seoul, je me suis acheté tous mes produits d’hygiène car c’était trop lourd dans l’avion.
Je me promène, je cherche la terre. En ville, on est sur l’asphalte. En Afrique aussi, j’ai cherché la terre, la terre rouge de latérite. Je l’ai vue, je l’ai foulée. La route du centre Songhai au Bénin. Ici, j’ai trouvé un sentier, nous avons grimpé sur une petite montagne avec Brila, Mi Hee, en Corée. Parfois, je dois chercher la terre, car je suis la plupart du temps dans des grandes villes. Mais aux abords des villes, il y a des temples, et là, on trouve des arbres superbes, souvent toute une forêt, une belle vue. Et je retrouve l’idée de Maître Ikeda, mon maître d’aikido : « unione con natura », union avec la nature. (Il le disait en italien). Dans la méditation orientale, l’union avec la nature est très importante. Les Japonais méditent souvent au lever du jour, le pays du soleil levant ne porte pas son nom pour rien… Mais regardez « Ofeo Negro » et vous capterez le sens d’un lever de soleil…
J’aime regarder le ciel, les nuages, le soleil, la lune, les étoiles. Ils sont partout dans le monde. Je les trouve partout sauf dans le métro.
Même dans les grandes villes, on peut se sentir bien. Les gens passent, on les regarde. Il y a des maisons d’habitation, petites ou grandes, des magasins, petits ou grands, des bureaux. Il y a les bruits, les odeurs. On s’habitue aux signaux du trafic, aux habitudes. Il y a des codes que l’on découvre petit à petit. On ne peut pas tout découvrir du premier coup.
Les livres vous permettent de préparer la visite d’un pays ou d’une ville. Je ne regarde le mien que très peu. Il y a deux jours, j’ai pu visiter quatre temples à Okayama. Hier soir, j’ai tout lu sur Okayama dans mon guide, je n’ai rien trouvé sur ces quatre temples qui étaient beaux, l’un d’eux était même vraiment superbe, et classé trésor national. Le fait de pouvoir visiter un lieu sous la conduite d’un indigène est donc un avantage très précieux. Je préfère lever le nez et regarder, ouvrir le nez et sentir, à avoir mes yeux rivés à mon bouquin…
Mais, pour bien séjourner, il faut aussi respecter ses habitudes. On doit rester en contact avec son corps : ne pas manger n’importe quoi, surveiller sa digestion, son hygiène, avoir un bon sommeil. Prendre ses médicaments régulièrement.
J’ai décidé de partager le sort des Japonais pendant six mois, c’est-à-dire que je suis ici exposée aux dangers qui les menacent en permanence : typhons, volcans, tremblements de terre, tsunami. Il y a en moyenne mille tremblements de terre par année donc trois par jour environ. Je n’ai pas peur. Durant la vie de tous les jours, on oublie complètement cela.
Je reçois des messages de Suisse : tu dois revenir ! On a besoin de toi ici, de ton ouverture !
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